lune 42 : on arrive au PAssage apporter le bois

Dans l'air glacial et brumeux, une petite colonne de voyageurs arrivent près du marais du PAssage. Celui ci est complètement gelé et les plantes d'ordinaire si nombreuses, paraissent rares et fragiles, elles sont couvertes d'un épaisse couche de givre.
Un grand noir dirige le petit groupe, deriière deux autres groupes attendent, les premiers se rapprochent du bord du marais où les restes pourrissants des rafiots de fortunes construits à l'aller sont désormais pris dans la glace. Roger s'avance, pose doucement le pied sur la glace, appuie pour la sonder. Rassuré sur sa solidité, il s'avance un peu, saute une ou deux fois sans entendre de craquement sinistre et il revient sur le bord chercher son paquetage.
Les têtes brulées paraissent tous en bonne forme, le froid leur a foncé les joues et ils sont tous emmitouflés sous d'épaisses couches de fourrures non tannées.

Le premier groupe des têtes brulées ne parait pas transporter de bois, ce bois qu'ils sont allés chercher plus au Nord. Ils paraissent plus robustes qu'à leur départ, plus surs d'eux. A mesure qu'ils se rapprochent, les PAssagers peuvent reconnaitre les membres du groupe, le grand noir c'est évidemment Roger, la petite forme agile disparaissant sous les couvertures est Nala et la petite forme moins agile est Ma', la bucheronne en chef de l'expédition.

Au milieu de leur parcours, Roger qui tire une sorte de civière chargée de sacs et de peaux, s'arrête, les trois personnes semblent discuter un moment. a la fin, Nala s'allonge sur la civière, elle titubait depuis quelques pas, comme portant un fardeau trop lourds pour elle. Roger se baissa un instant pour la recouvrir d'une peau de bête, puis repartit, tirant la civière lourdement chargée.

LEs voyageurs finissent par arriver près du muret fait de pierres et de roseaux tressés, qui marque la limitation du Passage. Roger, empoigne son gourdin renforcé d'éclats de fer et de silex tranchants, il parait inquiet de ne voir personne, mais un rapide coup d'oeil lui permet de remarquer les fumées qui sortent du poste ou du no future, il apperçoit aussi les nouveaux batiments qui ont été construits durant leur absence.

- Oh là ! Passagers ? C'est les Têtes Brulées, on r'vient d'la forêt ! On a des nouvelles fraiches et d'solides poutres d'bois pour faire d'aut' batiments.
Y a un méd'cin pas occupé ? Nala a attrappé une mauvaise fièvre et Anatoli qui suit derrière se r'met douc'ment d'un truc à la tête !

REPONSE DE NALA


Nala avait marché tout le long du chemin à côté de la civière qui transportait Anatoli. Elle voulait être tout près si jamais il ne se sentait pas bien. Ils avaient quitté le campement depuis longtemps maintenant, la neige était tombée recouvrant tout sur son passage, gelant la végétation qui les entourait et même le sable était parsemé de taches blanches. Elle aurait trouvé ça joli si elle n’avait pas eu tellement d’autres choses en tête. L’état d’Anatoli la préoccupait particulièrement. Il s’était enfin réveillé mais les symptômes dont il souffrait maintenant étaient préoccupants. Problèmes de vision, d’équilibre, et il ne parlait plus qu’Ukrainien… Elle devait en être la cause, elle avait dû se tromper pendant l’opération.

Nala… Tu savais bien que tu ne réussirais pas… Mais tu as voulu essayer, tu veux toujours essayer… Et tu t’es plantée, tu aurais dû fuir… encore… ça tu sais bien le faire n’est-ce pas ? Ça t’aurait évité de tuer ce pauvre gars… ou de le rendre à moitié cinglé… Bravo ! Bien joué même moi je n’aurai pas fait mieux !

Nala secoua la tête, elle avait l’impression de marcher dans du coton. Elle avait toujours les jambes lourdes et la tête qui tournait par moment, alors elle prenait appui sur le brancard de fortune le temps de reprendre des forces et se remettait en marche. Elle sentait qu’elle n’allait pas bien, elle était partagée entre le froid qui la transperçait malgré les couvertures dont Roger la couvrait constamment, et la sueur qu’elle sentait couler sur son front. Les forces l’abandonnaient peu à peu mais elle voulait continuer à avancer, ne pas être un poids, et puis tout ça allait passer, il le fallait bien…

Les jours passaient sans qu’elle ne se plaigne de son état, mais Roger avait bien vu qu’elle n’allait pas bien. Il avait fini par arrêter la caravane et l’avait presque forcé à se laisser porter dans la civière, de toutes façons, elle n’aurait plus pu faire un pas de plus sans tomber. A peine recouverte d’une nouvelle peau qu’elle s’était endormie d’un sommeil troublé par les cauchemars et la fièvre. Elle se réveilla alors qu’ils arrivaient devant le Passage, elle se laissa glisser de la civière et s’appuya contre Roger pour faire les derniers mètres avant la ville. Elle avait entendu qu’il parlait mais elle n’avait pas compris ce qu’il disait…

Regarde-toi pauvre petite chose inutile, même pas capable de suivre sans geindre. Les autres sont forts et ils servent à quelque chose… Toi tu es un poids, ils devraient te laisser là… Mourir de froid ça serait parfait pour toi… Et puis personne ne te regretterait…

Alice s’avança vers elle pour la mener à l’intérieur. Le visage de la jeune femme s’éclaira un peu mais elle était trop faible pour que quiconque se rende compte. Elle savait qu’elle était médecin, elle allait pouvoir l’aider. Sans lâcher Roger, elle tendit une main pour attraper le bras d'Alice sans y parvenir. Alors elle commença à murmurer des paroles confuses et inarticulées :

Anatoli… opéré… caillot… cerveau comprimé… me tromper… il faut… séquelles… grave… aide le...

Elle était épuisée, elle aurait voulu continuer de parler mais elle ne pouvait plus. Elle sentait que ses dernières forces l’abandonnaient et se laissa aller contre Roger, son corps tremblant était brûlant de fièvre alors qu’elle tombait inanimée dans la neige.

Roger soutenait la jeune femme que ses dernières forces semblèrent abandonner à leur entrée dans la communauté. Alice, la grande infirmière la pris par l'autre bras et roger et elle la portèrent avec précaution jusqu'à une tente qui devait servir d'infirmerie.
Une fois arrivés, Roger regarda longuement Alice s'occuper de la malade, il ne parvenait pas à sortir, malgré les gestes rassurant de la doctoresse. Celle ci finit par se tourner vers lui et le renvoyer assez sèchement.

Le grand noir ne le prit pas mal. Il connaissait la réputation de fermeté mais aussi d'habileté d'Alice qu'il avait rapidement croisé à Ishbals. Il ressortit en se promettant de repasser rapidement.

Faisant le tour de la communauté pour voir les progrès accomplis comme pour trouver un dérivatif à son anxiété, il vit que les citernes parraissaient bien remplies, mais que les réserves de nourriture et de médicaments étaient très basses, trop basses.
Quand Ankou vient lui demander de céder une partie de ses propres réserves, il refusa, les Têtes brulées n'avaient même plus deux lunes d'avance alors qu'ils devaient bientôt repartir en mission.

- Il nous reste qu'ça et dans l'désert on aura bien du mal à trouver mieux, on est tous prêts à s'rationner et pour l'reste, on couvrira largement c'qu'on consomme, mais j'dois garder c'te bouffe.

Ankou paru furieux, mais Roger ne changea pas d'avis, les voyageurs avaient déjà du se serrer bien des fois la ceinture au cours de leur éprouvant voyage. Ils avaient ramené plus de bois que prévu, et accompagné un bon artisan, prêts à se donner du mal pour aider la cité, Roger espérait que leurs sacrifices seraient récompensés.
Il se dirigea donc vers la salle du conseil pour faire son rapport et présenter ses demandes de matériel pour leur prochaine mission. Ce dont il avait besoin ne manquerait pas à la communauté, quelques vieilles lances qui pourrissaient à l'humidité dans les réserves de la communauté et de quoi remplir quelques outres pour affronter le désert.
Mais en salle du conseil, ses demandes furent accueillies par un silence aussi froid que le temps du dehors, à tel point que Roger se demanda si on ne lui reprochait pas un crime qu'il ignorait.
Que Tatianna l'insulte ne le surprenait que peu, le courant n'était jamais passé entre les deux officiers, mais les autres membres du conseils parraissaient presque tous du même avis.

Roger ressortit donc, inquiet et en colère, tous ses compagnons s'investissaient beaucoup pour la cité, mais à chacun de leurs passages à la communauté, ils se sentaient étrangers, mal accueillis.
Roger ne parvenait pas à discuter avec Ankou, le dirigeant semblait toujours méfiant et peu amène. Lorsque le nomade proposait des idées au sein du conseil, il était toujours ignoré, quand il insitait, on lui faisait comprendre qu'il était jugé comme menaçant.

L'officier était donc mal à l'aise face à ses chefs, pour lui la loyauté ne faisait pas de doute, il s'était engagé, avait donné sa parole. Mais celle qu'il avait reçue en retour n'avait pas été respectée.

Roger revint près de la tente d'infirmerie, celle ci était toujours fermée et il n'osa pas entrer. Il se rendit ensuite auprès de Madmartigan, son fidèle ami chasseur le vit arriver sans un mot et ils se mirent à recoudre des fourrures et à réparer la civière qui leur servait pour le transport. Le grand noir avait le frond plissé, il s'inquiétait pour la suite, leur départ, en plein hiver sans réserves d'avance. Cette nouvelle mission qui ne venait pas, les informations inquiétantes qui lui parvenaient parfois à la radio. Surtout la santé de Nala le préoccupait, il ne pouvait s'empêcher de lancer des regards fraquents vers la tente.

Finalement il se leva, essaya une fois de plus d'engager la discussion avec Ankou, puis devant un nouveau silence, il préféra aller se coucher, organisant des tours de garde.

Au matin, il se leva tôt et couru presque jusqu'à la tente d'Alice, il gratta contre la toile


- C'est Roger ! J'peux entrer ? Nala va mieux ?

Sai X a écrit



Hell-Sai-X ne connaissait encore que très peu les membres des têtes Brûlées. Le Candian passait la majorité de son temps à méditer dans des lieux plus saugrenus les uns que les autres et ne voyait que dans de râre moment les membres du groupe, même ceux avec qui il travaillait. Il avait un questionnement important à faire et des réponses qu'il pouvait que trouver en lui même. Mais étrangement l’états de Nala le perturbait tout de même énormément. Il avait retrouvé dans les têtes brûlées le clan, la tribus, qu'il avait perdu comme dernier Candian. L’esprit de fraternité et de confiance sans limite que l'on pouvait accordé a ceux qui nous permettaient à tous les jours de faire un pas de plus dans le désert.

Le métis (a moitié Candian et a moitié blanc) avait passé un bon moment a regardé la tante sans se donner le droit de l'approcher. Il avait préférer faire ce qu'il avait l'habitude de faire lorsqu'il avait besoin de réconfort, il était parti méditer. Le bohème s'était réfugié au alentour de la cité de manière a pouvoir gardé un regard sur la tante. Il savait que cet épreuve était probablement encore plus éprouvante pour les autres qui la connaissaient depuis bien plus longtemps que lui. Cet simple idée lui donna la sensation d’être de trop, comme si il s’imposait a une famille déjà soudé. Il réalisa alors qu’il ne savait même pas ce qu’elle avait que dans toute cet histoire on avait même pas prit la peine de l’informer clairement.

Hell-Sai-X regardait les étoiles et leur demandaient conseil. Il avait souvent l’habitude de questionner les astres, les plantes mais surtout le vent. Il était de nature sensible, a être perturbé par la moindre douleur que les gens pouvaient ressentir au alentour de lui. Il baissa alors de nouveau la tête et porta son regard maussade vers la tante. Il vue alors Roger approcher.

Le Candian s’approcha alors lentement de la tante pour une fois rendu a la tente resté silencieux dans l’entrebâillement de la tante. Il avait approché de manière à ce que l’on remarque sa présence mais suffisamment discret pour ne pas s’imposer. Il demanda finalement a Roger d’une demie voix voilé de désarroi.

/- Puis-je… puis-je savoir ce qu’elle a?

Tatianna a écrit



Tatianna avait vu d'un mauvais oeil l'arrivée des TB au Passage. Elle s'était une fois de plus opposée à Roger au Conseil... Il en demandait toujours plus.
Non pas que les quelques lances qu'il réclamait manqueraient à la communauté, mais elle le voyait comme un simple commerçant, pas comme un citoyen, et elle ne parvenait pas à lui faire confiance.

Pourtant, l'état de santé de Nala la préoccupait.
La jeune femme était la seule Tête Brûlée qu'elle considérait comme un membre à part entière du Passage, la seule avec qui elle avait pu discuter de façon honnête et sans que le ton monte, et elle ne voulait pas perdre ce seul lien entre elle et les nomades.

Aussi, elle prit sur elle et s'approcha lentement de la tente où Alice soignait Nala. Roger était là, Hell aussi. Elle savait qu'elle ne pourrait pas rentrer, ne pas faire s'engoufrer le froid dans l'infirmerie de fortune, ne pas gêner la malade et le médecin, qui devaient être déjà assez perturbées par les badauds qui attendaient dehors.
Elle regarda Roger, hésitante, puis lui tendit un petit paquet entouré d'un torchon.

Tenez...
Vous lui donnerez quand elle sera remise, après tout, vous êtes plus proche d'elle que moi.

Elle tourna les talons sans attendre de réponse de Roger. Celui-ci put voir en ouvrant le paquet trois petits gateaux au miel que Tatianna avait tant bien que mal confectionnés avec le produit de ses récoltes solitaires.