Pour cette formation, Roger a soigné ses préparatifs, il y a longtemps qu'il ne s'est pas occupé de l'entrainement en résistance de ses camarades et il sent une pression forte sur ses épaules.
Il commence à réfléchir et à noter des exercices auxquels il pense sur un morceau froissé d'une page de la "Chatte mouille", comme certains exercices lui semblent difficiles il essaie lui même de les réaliser. Le grand noir n'a que peu de difficultés, mais il sait qu'il devra entrainer des personnes qui n'ont pas son souffle, ni son endurance. Pensant a ses propres douleurs en sortant d'un entrainement avec QQ, il grimace et raye les exercices les plus difficiles.
Après tout, il lui a lui même fallu du temps pour comprendre que la forme physique et l'entrainement ne fait pas tout pour endurer les pires privations et les plus atroces douleurs, le plus important c'est aussi le mental.. Résister, c'est surtout dans la tête.
Reprensant aux marches forcées, de 50 kilomètres qu'il devait faire dans son jeune age, aux poids qu'il devait transporter, il secoue la tête.
Les camarades Têtes Brulées, marchent déjà tant, tous portent des gros sacs, même Nala...
En pensant à la jeune femme, il se reprend, mais il tourne fréquemment la tête vers son campement situé à quelques lieues.
Il se jette dans l'exercice à corps perdu et une bonne série de pompe lui permet de se reconcentrer.
Son projet avance, il sait quoi faire.. Un entrainement qui va les surprendre.
Au matin, le jour prévu, il réveille tout le monde de très bonne heure, en faisant un effroyable larcen sur sa radio, aussitôt il se met à hurler des ordres, balançant ça et là des coups de pieds aux trainards.
Tout le monde doit s'aligner, Roger a remplit les sacs a dos de chacun d'un poids en pierre qu'il estime juste au dessus des possibilités du porteur, tout le monde doit s'en saisir et dans un premier temps marcher sur une dizaine de kilomètres.
La marche prend plus de trois heures, alors que la grèle tombe par intermitence, fouettant le visage des Têtes Brulées.
Quand ils reviennent au camp, tous sont épuisés, d'autant que beaucoup sont encore affaiblis des rationnements des lunes passées.
Quand le grand noir les regarde d'un air mauvais, ils attendent le pire, mais Roger leur dit de poser leurs sacs, et d'aller se mettre un peu dehors ou une petite pluie fine a succédé à la grêle.
Tous y vont, mais la grèle revient, fouettant les visages et les corps endoloris. Le grand noir se dresse devant tout le monde et dit d'une voix forte.
- Bon, on va tous rester là, debout, et bien droit a profiter un peu du temps, mais on va y rester qu s'ur une jambe... Bien entendu, vous pouvez chnager d'jambe.... L'premier qui cède, qui s'asseoit ou qui s'arrête, j'l'emmène avec moi pour un p'tite course de fond... Une course d'quarante kilomètres, un martahon qui z'app'laient ça dans l'temps.
Pendant de longues heures les Têtes Brulées restent à tenter de trouver leur équilibre et à s'appuyer sur leur autre jambe quand la première est affaiblie. Roger en face d'eux, fait la même chose, changeant de jambe de temps. Au bout d'un long moment, l'un d'entre eux cède, à ce moment, le grand noir éclate de rire et leur dit
- Bon j'me sens pas d'courir un marathon, et d'main on doit r'prendre la route, y en a même certaisn qui sont encore d'formation.
Pouveza aller vous r'poser, buvez bien et massez vous les uns les aut' ! C'est important d'se masser après l'exercice.
Z'allez voir, ça vous aura fait du bien... Rapp'lez vous seul'ment d'une chose, c'est qu'quand la tête tiens, l'corps tiens.
D'ailleurs on disait ça avant l'crash : " un esprit tient dans un corps qui tient ! "