Les Têtes Brulées
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 La fin des TB

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roger

roger


Nombre de messages : 464
Date d'inscription : 11/02/2007

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MessageSujet: La fin des TB   La fin des TB Icon_minitimeMer 11 Juin - 14:17

La lune touche à sa fin pour les Têtes Brulées et le froid est toujours glacial. Roger semble tendu, comme tant d'autres fois. Il a attendu Moradin et Tabara jusqu'à la dernière minute. La vieille Austin était rouge tant son moteur avait chauffé durant des heures. Au moins les TB des deux groupes, celui de Roger comme celui de Ze Pequeno, n'auront ils pas souffert du froid.
Depuis plusieurs lunes déjà, les rigueurs de l'hiver les touchent de plein fouet. Leurs réserves sont très maigres, l'été passé à la chasse aux NBS ne leur aura pas permis de faire des réserves et l'hiver est tombé tôt et il dure. L'etat de santé général n'est pas bon, avec le départ de Nala ils ont perdu leur meilleur médecin. Mais les TB sont tous robustes, les privations et les entrainements leur ont durci le cuir et si certains ont pu tomber malade, Roger essayait de garder de quoi les soigner et ils ont vite été remis sur pied par Lowe aidé d'Issun.
La traversée du long canyon leur a permis de recruter de nouveaux soldats, Gromislav, un combattant déjà aguerri, Issun un nomade capable de survivre dans n'importe quel terrain. Mani Whisper, MArc Henri et Tabara les ont rejoint depuis Budu et Roger ne se tracasse plus pour son ravitaillement en charbon. Avec les quelques mineurs de la troupe, Moradin, qui s'y connait un peu, Fidélia, la loyauté incarnée et Mani, ils pourront se refaire en quelques lunes. Et éviter ainsi de tomber sous la coupe de Twiter Swamp.
Roger comme la plupart des TB se réjouit à l'idée d'aider cette cité isolée à se développer, à coloniser sa région, mais tous savent qu'avec ce qu'ils transportent, ils doivent se méfier. D'autres tueraient pour les voitures, comme ils tueraient pour ce fusil qu'ils viennent de récupérer.
Pour travailler avec les comms, il faut avoir la carure, sinon, on devient une proie. Leur triste épisode du Passage n'est pas encore oublié.

Roger réduit l'entrée d'air dans le moteur rougeoyant de la vieille Austin, le soleil se couche et Moradin ne donne toujours pas de nouvelles. Tabara attend, dans le froid, elle sait ce qu'elle a à faire. Roger a envoyé du monde vers le Nord, en éclaireur. Gromislav, Lowe, QQ, leur vieux formateur. Personne ne lui a donné de nouvelles. Le grand noir y voit un bon signe.

Lorsque le soleil semble disparaitre à l'Est, les deux groupes démarrent. Les autres TB les rattrapperont la lune suivante. Roger pense avoir encore une lune avant de voir arriver les Ecorcheurs. Il ne pense pas que les nomades qui sont partis à trois véhicules les pousseront. Cela les fatiguerait trop. Il pense plutôt qu'ils avanceront à bon rythme en prenant le temps de se former. Après un dernier regard vers l'arrière Roger part plein Nord. Arrivé au point de rendez vous,; il attend Ze parti peu après, il récupère les éclaireurs, reformant le gros groupe.
Avec le retard qu'ils ont pris, ils n'ont plus le temps de se réunir, pour former un groupe avec les meilleurs combattants et les deux voitures sous le commandement de l'officier. Ce n'est pas si grave, le danger ne doit pas être proche... Pas encore.
Ze s'approche, il semble accélérer. La radio de Roger sonne.


- C'est Ze, y a du monde à l'ouest. Un Renoi en bagnole. Il a l'air grand.

Roger regarde, mais ne voit rien.

- t'es sur mec ?
- Ouais, il vient d'se barrer. J'crois l'avoir r'connu, il m'semble qu'c'était Shazam.

Roger règle sa radio, balayant les fréquences. Il semble effectivement que ce Shazam soit séparé des autres. Il sourit, se rappelant du duel qu'il lui avait proposé. Il sort son fusil, l'arme et prépare ses cartouches.

- On s'tient prêt Ze. On a pas l'temps d'se r'grouper. J't'attends au camp, qu'on en cause.

Roger se tourne vers les TB épuisés, au matin, ils devront se battre, en tout cas agir vite. Il les laisse se reposer. Roger lui même est épuisé. Depuis deux lunes, il se prive de nourriture et de médicaments. Ses lèvres gercées ont craqué, ses doigts sont gourds, son pas lourd. Le brouillard qui se lève en cette fin de lune s'ajoute au voile blanchatre qu'il a parfois devant les yeux. Il serre son arme, cette nuit encore il ne dormira pas. Moradin, son fidèle capitaine n'est pas là pour prendre sa garde et les autres dorment presque tous déjà profondément.
Ze arrive, ses compagnons endormis dans la voiture. L'autre noir gare sa voiture, en descend. Il rejoind Roger, près du moteur encore chaud de la première Austin.


- Bon, ils sont d'jà là, j'viens d'capter la fréquence d'Shazam, il a r'joint son mait'. Ils vont nous tomber d'sus, ils doivent êt' à quat' lieues.
- Ouais, les fumiers.
- Bon, ils nous ont pas encore eu, on peut gagner du temps. V'là c'qu'on va faire... On les attend, quand ils arrivent, on fonce vers l'ouest, ils d'vront faire demi tour, et même si leurs caisses sont rapides ils pourront pas nous suiv'. Sauf si ils passent leur nuit au volant. Mais avec leur trois caisses, si ils font ça, ils pourront plus attaquer tous ensemb'.
- Ok on fait, ça, rendez vous à l'aube, j'vais essayer d'aller pioncer un peu.

Roger, fait un signe de tête. Il est moins confiant qu'il ne le laisse penser, mais c'est lui l'officier supérieur. Encore une fois il enserre son fusil.
La tête lui tourne et le brouillard s'épaissit. La nuit tombe.
Durant cette courte nuit, le grand noir ne se repode pas, il prépare le moteur, vidant le vieux poele des cendres du jour, préparant la flambée du lendemain. Après cela, il nettoie l'auto, à la faible lueur du feu de camp enfin il réempaquète les réserves, calculant mentalement les rations de chacun pour la prochaine lune.
LA lune arrive d'ailleurs, le ciel s'éclaircit. Roger pense d'abord attendre un peu, laisser aux TB quelques minutes de sommeil réparateur. Ze est déjà éveillé, frais et dispo.
Le brouillard est épais, tout comme le voile qui trouble la vue de Roger. Le grand noir se sent à la fois très léger et trop lourd, il a l'impression que ce qu'il voit est situé plus loin de lui. Cela lui rappelle la fois où il avait sniffé du plastic.

Tout à coup Ze, qui a déjà allumé son moteur lui hurle à travers le camp.


- Ils arrivent ! Bordel, les trois caisses, ils filent !

Roger toujours vaseux, retrouve néanmoins ses réflexes, de sa voix d'instructeur il hurle.

- TOUT L'MONDE DEBOUT ! On a d'la visite. C'est pas une alerte d'entrain'ment. On s'prépare. Les plus coastauds, dans ou sur la caisse, les aut', préparez vous à courir.

Le brouillard étouffe les bruits, les véhicules de leurs ennemis paraissent loin. Roger a beau être conscient de l'imminence du danger, il n'a pas cette montée d'adrénaline dont il a l'habitude avant la bataille, au contraire, il a l'impression que les évènements se déroulent avec une lenteur terrible. Il voit les Tb se mouvoir comme au ralenti, prendre leur poste, sortir leurs armes et les pointer vers l'ouest.
Roger fini d'allumer le feu dans la chaudière du véhicule. Celui qu'il avait préparé a du mal à prendre, le froid l'a humidifié. Finalement, le papier, puis le petit bois et enfin le charbon s'enflamment, les braises commencent à faire tourner le moteur.
En gagnant la place du conducteur, il entend un peu plus fort les bruits de smoteurs adverses.
Ze et les TB de son groupe sont déjà sur le départ, leur voiture fumante prête à prendre la route.
Roger lui essaie de démarrer la voiture, mais avant cela il balaie une dernière fois le camp du regard.
Aec une acuité particulière, il remarque les traces de leur passage, autour de lui, les Tb crient, se préparent à l'action, mais il ne les entend pas bien, les sons sont assourdis, sa vue ne voit que les traces des tentes, les restes du feu, la rogatons du repas, ce morceau de tissus oublié.


- Qui a laissé du tissu ?

La question lui parait d'une importance capitale sur le moment, ils souffrent du froid et quelqu'un a laissé du tissu. Il se tourne vers Fidélia prête à courir à côté du véhicule

- T'as pas oublié un peu d'toile ?
La femme le regarde sans comprendre, elle tourne la tête vers l'ouest et bande son arc. Roger regarde lui aussi... Il voit.

- MERDE ! A VOS POSTES

Tout à coup, sa vision redevient normale, il voit leurs adversaires qui arrivent à pleine vitesse dans la vallée qui traverse la forêt. Ils sont tous proches, le brouillard s'est en grande partie dissipé. La scène ralentie jusque là semble maintenant se passer à une vitesse terrifiante. Les TB font follement claquer leurs arcs et leurs arbalètes, les crépitement des armes automatiques se fait entendre. Des balles viennent frapper la tôle percée qui sert de pare brise à la voiture, d'autres ricochent sur les plaques de métal rouillé qui entourent la gallerie de toît.
Roger appuie sur l'accélérateur, c'est le moment de démarrer, les TB empoignent les courroies, montent sur les marchepieds ou commencent à courir.
A ce moment, le malaise reprend Roger, tout ralenti encore une fois, sa vue se trouble et les bruits diminuent. Même les détonations maintenant proches semblent lointaines. A côté de lui, un cri assourdi. Fidélia vient de tomber au sol, éclaboussant de sang la voiture blindée. Pensant avoir le temps, il ouvre la portière, pour la rattrapper et la tirer dans la voiture, les ennemis sont encore loin, il pense avoir le temps.
Il ouvre la porte, se penche.


[g] BLAM [/g]
Une douleur à la jambe, elle cesse aussitôt mais Roger est trahit par son membre, il tombe au sol. Il essaie de se relever, mais une fois encore sa jambe droite se dérobe sous lui. Il s'aide de la gauche, se tire grâce à la voiture, il sait qu'il doit remonter dedans et partir.
Autre douleur, fugitive. Il retombe, ses jambes ne le portent plus. Il regarde, grimace, il est couvert de sang au dessous de la ceinture. Pourtant il ne sent rien.
Roger regarde par le trou de son vieux treillis déchiré, une plaie, rouge, noiratre. De celle ci sa vie s'enfuit à gros bouillon. Il grimace, il connait ce genre de blessures.

Ils l'ont eu... Le grand noir regarde autour de lui, les TB se font tailler ne pièce, déchiqueter par les rafales, la chevrotine, transpercés par les balles. Certains essaient de se mettre à couvert, leurs ennemis entourent l'Austin avec leurs trois véhicules et comme les coyotes dans les plaines, les entourent, tirant... Leur cercle se rapproche inexorablement. Roger s'asseoit, un choc à l'épaule manque de le projeter au sol. Son bras retombe, pendant. Il bande sa volonté pour le relever, empoigne le fusil à pompe, l'arme et tire. La voiture qu'il visait fait un écart.
Nouveau choc, le haut de la cuisse, le géant est bientôt terrassé.
Fidélia est au sol a ses côtés, elle se tordait de douleur, mais elle ne bouge plus, étendue dans son sang, son oeil est fixe.
QQ tapi derrière la protection de la gallerie de toit pousse un cri faible, assourdi et retombe en arrière. Saint AX, son arme en main, prie, il doit hurler, mais Roger ne l'entend pas, il n'entend presque plus rien. Le voile blanc qu'il avait devant les yeux, devient rougeâtre. Et c'est avec ce voile de sang que l'officier voit la fin du combat.
Tout autour de lui, il y a du sang, lui même est assis dans une large flaque qui rejoint celle de Fidélia. Du sang goute de la portière de la voiture, le Rabbi lui aussi en est maculé et il ne bouge plus. Le sang de QQ ou d'un autre TB de la gallerie de toit goute lui aussi. Le sang des Tb semble se réunir pour former une grande flaque.
Roger sourit, il ne sent rien, il est léger. Il essaie de prendre son arme, pour retirer vers ces formes indistinctes qui sont descendues de voiture et marchent vers lui. Mais ses bras ne répondent plus, son corps ne répond plus.
Il veut invectiver les ombres qui s'approchent, mais il ne peut plus parler, le voile rouge fonce, il noircit, les formes disparaissent pour se noyer dans l'ombre qui obscurcit sa vision. Il a froid, il essaie de parler, de tenter un salut militaire. RIEN.
Il tombe.... Dans le noir......
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